Cette chronique va vraiment être longue, car il y a beaucoup de choses à dire.

Aujourd'hui  on va parler de Tengen Toppa Guren Lagan (Partons pour les cieux, Gurren Lagann). C'est un anime sorti en premier lieu en 2007 comportant 27 épisodes et deux films d'animations (qui résument tout simplement l'anime en format "film"). Il y a eu ensuite un manga de 10 tomes entre 2007 et 2013.

Synospis Animeka :

Les Ganmen sont des méchas contrôlés par des humanoïdes qui tentent d’exterminer la race humaine. Ne pouvant rivaliser, certains humains ont créé, il y a des centaines d’années, des villages souterrains n’ayant aucun contact avec la surface. Simon vit dans un de ces villages sans cesse menacés par des séismes et dont la population a oublié avec le temps l’existence des Ganmen. Chaque jour, Simon doit creuser pour que le territoire du village s’étende. Lors de son travail, il découvre ce qui semble être un petit robot. Alors qu’il s’apprête à l’annoncer à son ami Kamina, un Ganmen venant de la surface débarque dans le village. Une jeune fille du nom de Yoko fait son apparition au même moment et tente d’abattre le monstre. Afin de protéger les siens, Simon utilise avec Yoko et Kamina le mécha qu’il a trouvé pour détruire le monstre et remonter à la surface. C’est à partir de ce moment-là que ce trio assez loufoque deviendra l’ultime rempart de la race humaine et lancera la contre-attaque contre les Ganmen...

Comme d'habitude on va s’intéresser l'opening qui a pour nom "Sorairo DEIZU", littéralement "Des jours aux couleurs du ciel", avec au début 3 images: le drill de Simon, les Lunettes de Kamina et le Gurren Lagann. Puis un plan sur Yoko, Simon, Kamina et Gurren lagann encore une fois derrière. Montrant bien qui sont les protagonistes puis un paysage assez beau je trouve. Ca c'est le début de l'opening. Puis dans le milieu, on voit bien le coté shonen qui ressort avec du combat, des robots badass etc... A la fin, on retourne sur les protagonistes, et le dernier plan, c'est la lune (montrant bien l'objectif, et une petite référence au titre). Franchement, je trouve cet opening vraiment super, il y a de belles couleurs, la musique est assez entraînante. Pour le coté un peu plus philosophique, on a une parole "Le « moi » d'aujourd'hui continuera d'aller de l'avant. Je construirai un lendemain où le « moi » deviendra « nous »." Dans ces paroles, on comprend bien que l'anime parle d'une recherche de l'homme pour un futur meilleur, la recherche d'une meilleure société. Cet opening est là pour nous rappeler que l'homme recherche la liberté. 

Pour continuer dans la musique, il y a 3 ending: Underground (1-15), Happily after ever (16) et Minna no peace (17-27). Ils sont tous supers, le premier  représente l'envie de fuir, pour être libre, "je ne veux pas croire en ces mensonges", en gros ils veulent voir la vérité du monde avec leurs propres yeux. Le deuxième, parle de la perte d'un proche, qu'il faut continuer de vivre malgré cela, le titre traduit donne "Heureux pour toujours". Et enfin, le troisième est plutôt un message de paix intérieur (il faut savoir que les japonais sont très renfermés sur eux même et qu'ils manquent de confiance en soi). Le début de la musique commence quand même avec "Toute le monde est en paix, tout va bien, croit un peu plus en toi".  Ces musiques annoncent les thèmes dont Gurren Lagann va traiter.

Ce qui m’ennuie c'est que sur 27 épisodes, il n'y a qu'un opening et 3 ending, ce qui est assez bizarre en fait. En fait, c'est normal, car l'ost la plus importante, est Libera me From Hell

Mêlant rap et opéra.... Attend. Rap ? Opéra ? Dans la même ost ? C'est LA musique qui va "choquer" mais surtout rappeler les thèmes de l'anime qui ramène la tristesse et le désespoir avec de l'action et du combat, POUR la liberté mais aussi avec la dictature, la révolution, Seigneur (donc Dieu), devoir enfreindre les règles pour voir la vérité (1er ending), "Délivrez-moi, Seigneur (Dieu), de la mort éternelle" (2e ending), "do the impossible": avoir du courage et donc faire l'impossible (3e ending). C'est L'OST la plus importante de l'anime, enfin c'est celle qui parle de tout les thèmes en seulement 4min50. De plus, je trouve que mettre du rap et de l'opéra ensemble, c'est vraiment osé mais ca rend super bien. Bref j'adore, j'adore et J'ADORE.

 Assez parler de musique, passons à l'animation. Hmm... Comment dire à part que pour un anime de 2007 c'est incroyablement fluide, avec des paysages juste magnifique! Mais bon on est habitué, c'est réalisé par le studio Gainax et le célèbre Hiroyuki Imaishi (Kill la Kill, Fullmetal Alchemist, Gundam 00...). En bref un gars qui pèse vraiment, du coup de ce coté là, vous n'allez pas être déçu. J'ai d'ailleurs remarqué que les couleurs tournaient beaucoup autour du rouge/bleu/violet, vous comprendrez plus tard pourquoi ces couleurs sont utilisées.

Les personnages ! Tout d'abord le plus important, le plus cool, celui qui symbolise la liberté dans l'anime: Kamina. C'est aussi celui qui redonne confiance à Simon, en lui disant cette célèbre phrase "Ne crois pas en toi. Mais crois en moi qui crois en toi." Ce qui nous rappelle encore une fois l'ending "Minna no peace". Ensuite, Simon, est un trouillard qui va peu à peu devenir le héros de l'histoire et sauver l'humanité, comme quoi si tu crois en toi, tu peux tout faire. Yoko, rien à dire sur elle à part fan service. Il faut aussi savoir que  l'anime  comporte deux parties, séparées par l'épisode 16 (qui est du foutage de gueule, ilsert a rien; c'est juste un résumé du premier arc). Enfin bref, les personnages secondaires commencent à être utile dans la 2e partie alors qu'on ne les connait même pas, on est en mode "tiens lui il existait?".  Tout simplement parce que lors de la 2e partie, tout s'accélère.

Gurren lagann, avant d'avoir une portée philosophique, est un vrai cliché du shonen mecha! Justement, c'est pour ca que c'est génial, c'est une critique du shonen, jamais vous ne verrez un anime aussi WTF dans les combats. Tous les personnages passent pour des imbéciles à chaque moment et ce dès le début de l'anime. Bon ce cotés débile disparaît bien sûr à l'épisodes 8, un moment vraiment frappant et qui va faire changer l'anime du tout au tout. Mais surtout parceque même a la fin, les combats sont insensés (l'espace: clin d'oeil à Albator, et bien sûr il y a d'autre clin d’œil). Les combats n'ont aucunes logique et sont plus énormes les uns des autres, il y a même des moments où celui qui "crie" le plus fort gagne, c'est illogique. Mais c'est justement là, qu'est la critique. Et je trouve que c'est magnifique, c'est tout simplement vaincre le mal PAR le mal, vous voyez ? De plus l'épisode 16, comme je l'ai dit est un résumé de la série. Il y a 27 épisodes au lieu de 24/25, un seul opening, les dessins un peu bâclés des mechas, les phrases pseudo-philosophique de Kamina, l'épisode où ils sont à la plage... Tout ca nous donne une vaste parodie d'un anime shonen. Mais bon on lui pardonne, car la philosophie de l'anime arrive maintenant:

Olala attention, à partir d'ici ca va commencer à spoil!

La mort de Kamina (épisode 8) est pour moi juste un chef d'oeuvre, dans plusieurs points. D'abord, Le heros meurt, le HÉROS ! On voit bien que l'anime prend une autre dimension, on est plus dans un simple shonen, c'est une ouverture a d'autres problématiques que l'on va voir. Ensuite, sa mort apporte beaucoup plus dans l'évolution de Simon, il encore plus  croire en lui. Dans son "rêve", où les couleurs qui contrairement à d'habitude sont grise, noire et blanche. On comprend bien le sérieux de la scène: Simon va changer.  Ce qui mènera à une transformation totale de Simon. Il le dit lui même, "il n'est pas le petit frère de Kamina, il est LUI MÊME !". Simon va mêmesurpassé Kamina, il va aller dans l'espace alors que Kamina s'était arrêté à la sortie des sous terrains.

Kamina et Simon ne sont pas frère, pourtant à sa mort Kamina dira à Simon "Adieu mon frère". Kamina est le grand frère que tout le monde voudrait avoir, sa mort fait de lui non plus un personnage mais un idéal de liberté et de confiance en soi, ce message pourrait être pour les gens en manque de confiance en eux.

En bref, sa mort en plus de faire de lui un idéal, cela en fait un martyr, on se souvient  encore plus de lui grâce à son sacrifice héroïque, même à la fin il a su rester cool. Malgré sa mort, ses idéaux pour la liberté et son envie de combat contre l’oppression sont toujours là , il reste dans le "coeur" des personnages et ils peuvent donc avancer dans ce monde. (ending 2 Happily ever after). Le thème, reste quand même la recherche de liberté. Dès le début de l'anime Kamina, est contre TOUTES formes d’oppression. Ce qui me mène à mon autre thème:

La Société humaine. Il faut savoir que le premier épisode est un GROS clin d'oeil à " L'allégorie de la caverne ", pour les incultes, c'est un texte de Platon, un philosophe grec. En gros, l'histoire de cette allégorie c'est que des hommes sont ligotés et sont obligés de regarder des illusions (illusions qui pour eux sont vraies). Mais un jour, un homme est autorisé à partir pour voir le monde, la vérité, être libre (ici le père de Kamina). Cet homme va revenir pour dire aux autres hommes ligotés que leur monde est faux sauf qu'ils ne vont pas le croire. C'est exactement comme dans l'anime, personne ne croit Kamina. Et pourtant, on va voir qu'il avait raison ( ending Underground). En sortant, il va créer une première société "Dai gurren dan" qui doit sauver la race humaine. Après sa mort, c'est Simon qui va reprendre le relais. Après une première "révolution" contre Lord Génome , il va pouvoir créer ce qui ressemble à une autre société plus démocratique, plus moderne. Hélas, Simon va être renverser par Rossiu, ce qui va créer une sorte de dictature. Mais qu'est ce qui va rallier les hommes ? Un ennemi commun:  les Anti-Spirales. (oui j'ai expliqué très rapidement, mais c'est a peu près ca l'idée)

Ce qui va ramener une autre thématique, la question de bien et de mal. Si Lord Génome n'était pas le méchant, la preuve il ne se considère même pas comme un roi mais plutôt comme un guerrier se battant pour les hommes. Et si les les Anti Spirales étaient les ennemies, alors pourquoi avoir vaincu Lord Génome ? C'est assez simple en fait, dans cet animé on voit bien que chez les hommes il n'y a ni méchant ni gentil, juste des divergences d'idées, de croyance. D'ailleurs Viral, qui n'est pas humain rappelons le, rejoint les  Dai gurren dan (qui est devenu l'armée pour la liberté des hommes contre les Anti Spirales) dans l'idée de se battre pour les idéaux de liberté que partagent les Hommes. Mais les anti spirales, ne sont pas les méchants en fait, car on apprend qu'ils veulent sauver l'Univers par leurs façon, leurs OPINIONS. Mais qui gagne ? Simon, bah bien sûr sinon ce serait une très mauvaise parodie de shonen.

Les personnages féminins. Tout d'abord, Yoko, personnage clairement crée pour le fan service, mais qui tombe amoureuse de tout les personnages étant macho et ayant du pouvoir, gros stéréotype de la femme recherchant l'amour (Kamina / Kittan). Même quand on la voit vieille, on ne nous montre pas son visage, si ca c'est pas de la fan service à l'état pur. Nia, est le personnage un peu naïf, elle apprend peu à peu à comprendre ce monde, elle qui pensait que tout était beau... Elle est celle qui va aider Simon à surmonter la mort de Kamina, il va d'ailleurs essayer de la ramener et réussir puis se marier avec. Helas elle va mourir, c'est le destin, elle n'était pas humaine et n'est donc pas "libre".

Maintenant la question de croyance religieuse. On en parle dès l'épisodes 5, et contrairement aux couleurs habituels qui sont assez chaude, c'est encore une fois assez froid. En effet on est dans les couleurs grise, blanche, noire (comme après la mort de Kamina). Dans cet épisode, il y a la première confrontation d'idéaux. Pour Rossiu et son village les mecha sont des Dieu-Visages alors que Kamina et son groupe ne sont pas du tout de cet avis, pour eux ce ne sont que des mecha. D'ailleurs quand Rossiu retourne dans son village, il explique que le livre que lui avait donné son "maître" ne veut rien dire, et qu'en gros leurs croyances sont erronées, car ca veut rien dire. A la fin de l'anime, vers le mariage, on entend que "Simon est un Dieu" et qu'il peut ressusciter les gens avec le pouvoir du drill. Il ne le fera pas, c'est l'un des seuls moments adulte de l'anime (Contrairement à DBZ, par exemple, où Goku est revenu à la vie pleins de fois). Mais il faut savoir qu'à la question: "Est-ce que Dieu existe", il n'y a pas eu de réponse. Tu y crois ou tu n'y crois pas, personne ne décidera à ta place.

 On voit bien que cet anime se veut un peu réel puisqu'en plus du thème de la mort et de la naissance (on voit des bébés dans la deuxième partie avec des personnages secondaires). Il y a le temps qui passe, nos personnages vieillissent (slt Yoko). Et franchement je trouve ca bien, car à la fin on voit Simon qui explique à un enfant comment bien utiliser le drill pour ouvrir une noix de coco. On comprend qu'il remet le flambeau à la jeunesse. D'ailleurs, il dit une phrase qui m'a marqué, quand on lui demande qui il est, il répond "Je ne suis personne". Ca fait écho à Ulysse, dans l'Odyssée qui, en grec signifie "l'Homme" et est donc un autre clin d'oeil à une oeuvre grec (on commence et on finit par une oeuvre grec) mais aussi  de recherche de la place de l'homme sur terre.

En conclusion, que ce soit le Drill, Dai gurren dan, tout est une question de symbole, de "toujours plus haut, toujours plus loin" avec un petit écho au titre "Partons pour les cieux, Gurren Lagann". Tout est une question de liberté, de la place de l'homme sur terre, la société idéal, les croyances... Tant de sujets sont évoqués dans cet anime, mais vraiment dissimulés par les combats épiques.

 Pour la petite anecdote, l'une des premières ost de l'anime s'appelle "With Your XXX, Pierce the Heavens!!" c'est un jeu de mots entre le pénis et le drill de Simon. C'est l'ost qui arrive lorsqu'ils sortent de leur caverne dans le premier épisode.